Chamboulements sociaux
« Créer le besoin », voilà une expression bien chère aux spécialistes du marketing. Stimuler de désir d’acheter biens et services utiles et inutiles (surtout inutiles), consommer, surconsommer . Pauvre société, matérialiste, capitaliste et moderne. A l’ère des NTIC, internet, Facebook et surtout les nouveaux sites d’achats groupés, les fameux deals, la consommation prend toutes ses fonctions, plus sociales qu’économiques.
L’hyperconsommation n’est pas innocente. Désolée Mr Bouhmouch (mon professeur de marketing), je ne crois pas en l’expression « créer un besoin », je ne crois pas qu’on peut créer un besoin. Le besoin, selon la signification économique du terme, est soit existant et latent, dans ce cas, on le suscite, sinon on s’en sert comme prétexte pour pratiquer « la consommation ostentatoire ».
Vous n’avez jamais ressenti le besoin de faire une Fish Pédicure avec les petits Garra Rufa ? Quoi ? la peau morte de vos pieds ne vous dérange pas !!! Vous utilisez la pierre de ponce !!!! vous !!! Pourtant la Fish Pédicure ne coute que 300dh la séance de 15min (n’oubliez pas de réserver 24h à l’avance SVP). Décodez : Le vrai besoin ici n’est pas de nettoyer ses pieds (une pierre de ponce fait bien l’affaire). Le vrai besoin est celui d’une valorisation sociale. Le but de la consommation ici d’un service symbolique est d’envoyer des signaux que la population environnante va capter et déchiffrer.
Si vous faites la Fish pédicure, lundi au bureau vous allez pouvoir dire à vos collègues « les filles regardez mes pieds j’ai fait une séance de Fish pédicure à l’Institut « MATUVU », y avait beaucoup de petits Garra Rufa qui prenaient gentiment soin de mes pieds, ils ont nettoyé en profondeur et c’est vraiment efficace. Et hop, le signal est capté. On indique aux autres (ou on leur fait croire) notre statut social. Consommation ostentatoire quand tu nous tiens, avec tous tes effets de démonstration, de distinction et d’imitation.
Les motivations de cette surconsommation est la face caché de l’Iceberg économique.