Mal de mère

Publié le par Oeil tari

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J’avais déjà parlé de cette douleur
morale de ne pas avoir "su" accoucher. J’ai parlé de cette grossesse non finie (j’étais enceinte, je suis maintenant maman mais je n’ai pas accouché !). J’ai parlé du  regret de ne pas avoir vu la tête de mon mari lorsqu'il découvrit notre fille, je ne peux et ne pourrai à tout jamais que l'imaginer, en rêve. Il n'a pas de moi cette vision de sa femme qui donne la vie à son enfant (Réalise t-il ce que j'ai vécu, ce que j'ai fait ? ). J’ai parlé de ne pas être actrice, d’avoir subi, que ma fille a subi elle aussi.



J’en ai parlé ici car devant mon entourage je faisais bonne figure, je n'ai jamais craqué ni parlé de mon ressenti face à cet événement « non vécu », j'ai toujours su que je ne serai pas comprise : « tu vas bien et le bébé aussi, c'est le principal ». Personne n'avait compris que j'étais très mal, on me voyait sourire à mon bébé et m'en occuper tellement que je m'en oubliais moi. C’est pour ça que j’en ai parlé, à ma façon, ici et pas de vive voix. J’en ai parlé pour vider le sac , pour me vider. Pour exprimer ce que je ressens lorsque sur Yourube je vois des reportages sur les accouchements, des vidéo que je regarde avec des yeux plein d'envie envers ces jeunes parents qui vivent une naissance naturelle, quand je vois les larmes de joie de la maman lorsqu'on lui pose son bébé sur la poitrine, et je suis triste de ne pas l'avoir vécu moi aussi, …



Aujourd'hui, 4 semaines après la naissance de mon rayon de soleil, je réfléchis encore à cette naissance « bâclée » .... Cette sensation d’inachevé. Il me manque un bout de mon histoire de maman, comme si je n'avais pas mené à bien la "mission" qui m'avait été confiée mais je suis moins triste. Je suis arrivée à la conclusion qu'il ne faut pas accorder plus de place à ces ruminages : J’espère qu’ils finiront par être digérés grâce aux bonheurs de la vie en famille. Et, après tout cette épreuve n'est pas si difficile en regard des autres qui jalonnent ma vie.



Chaque jour, je regarde ma fille grandir et je me dis que c'est une chance de l’avoir. Elle n’est pas née par voie basse, je n'ai pas dû pousser pour lui donner la vie, mais j'ai quand même aussi souffert dans ma chair pour cela, mais ce n'était pas en vain. J’ai eu le bonheur de porter un enfant c'est tout ce qui doit compter. J’ai voulu ma fille, je l'ai porté, je suis une mère à 100% et je me sens femme. Si mon ventre est dans un piteux état, je sais qu'au fil des mois ça ira mieux, j'ai fait un beau bébé il est normal que mon corps en garde les séquelles.  



Au final, je retiens avant tout de cette naissance, fût-elle par césarienne, que c'était la naissance de mon premier enfant, un moment chargé d'émotions extraordinaires même si ce n'était pas la venue au monde idéale que j’espérais.

Publié dans Grosse S

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